Dans sa dernière “Note Flash” d’avril 2020, le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) publie les résultats de son enquête annuelle sur les dépenses de R&D des entreprises en 2018. Ces données, encore provisoires, montrent que les dépenses de R&D continuent d’augmenter.
Une dépense de R&D qui progresse de 1,7 % en 2018, sur le même rythme que 2017
Les dépenses intérieures de Recherche et Développement expérimental des entreprises implantées en France (DIRDE) sont évaluées à 33,9 milliards d’euros en 2018. Cela correspond à une progression de 1,7%, soit exactement le même rythme qu’en 2017, après des augmentations plus faibles les années précédentes (1,6% en 2016 et 0,5% en 2015).
“L’effort de recherche des entreprises” (ratio entre la DIRDE et le PIB), lui, ne progresse pas et reste parfaitement identique à 1,44 % en 2018, comme en 2017.
Une industrie manufacturière qui dépense un peu plus en R&D
En 2018, du côté des industries manufacturières, on constate une légère augmentation de la DIRDE en volume (+0,9 % versus +0,0 % en 2017).
Il faut savoir que quasiment un tiers (32% exactement) de la DIRDE est réalisée par l’industrie automobile, la construction aéronautique et spatiale et l’industrie pharmaceutique. Cependant, au sein de ces 3 branches industrielles, on constate des disparités d’évolutions.
• Dans l’industrie automobile, les dépenses intérieures de R&D reprennent leur marche en avant : +4,7 % en volume, soit 4,5 Md€. En 2017, elles avaient reculé (-0,7%).
• Dans la construction aéronautique et spatiale, la dépense repart en légère hausse (+0,7 % en volume, soit 3,5 Md€), signe néanmoins positif après une forte baisse en 2017 (-4,2 %).
• C’est finalement dans l’industrie pharmaceutique que la DIRDE continue de baisser en 2018 (-3,7 % en volume, soit 2,9 Md€), encore plus qu’en 2017 (-2,7 %). La crise de 2020 liée au Coronavirus risque de rebattre les cartes de ce côté-là, il faudra attendre un peu pour le savoir.
Une dépense R&D dans les services toujours dynamique, mais à un rythme légèrement plus faible
Dans les branches de services, la DIRDE est une nouvelle fois en hausse : +5,2 % en volume, soit 8,6 Md€. Cela reste très dynamique, mais moins qu’en 2017, qui avait connu une forte hausse de +8,5 %. Ce sont plus particulièrement les activités informatiques et services d’information qui augmentent fortement (+9,8 %), contrairement aux activités de télécommunications (-4,8 % en 2018), qui poursuivent leur baisse, entamée depuis 3 ans, (-2,1 % en 2017 ; -0,8 % en 2016).
+ de 275 000 ETP dans des activités de R&D dans les entreprises en France
275 600. C’est le nombre de salariés en équivalent temps plein (ETP) dans des activités de R&D dans les entreprises implantées en France. C’est un chiffre en progression de 3,7 %, poursuivant ainsi une hausse de 3,8 % en 2017. Parmi l’ensemble des personnels de recherche, ce sont plus particulièrement les chercheurs et ingénieurs de R&D qui tirent leur épingle du jeu, avec une hausse des effectifs de 4 %. Chercheurs et ingénieurs de R&D représentent en 2018 68 % des personnels de R&D, soit près de 188 000 ETP (187 800).
Dépense de R&D par région : l’Île-de-France en mastodonte et un podium qui ne bouge pas
Le podium de la DIRDE par région n’évolue pas : l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie restent aux trois premières places de ce classement. À elles 3, elles réalisent plus des ⅔ de la DIRDE nationale (68 % exactement) et emploient 65 % des effectifs de R&D.
L’Île-de-France truste la première place avec des entreprises qui ont dépensé 42 % de la DIRDE nationale (14,2 Md€) en 2018. Ces mêmes entreprises d’Île-de-France emploient 41 % des effectifs de R&D nationaux, soit 111 800 ETP.
Derrière, Auvergne-Rhône-Alpes (avec 5 Md€ de DIRDE et 41 200 ETP en R&D) et Occitanie (avec 3,7 Md€ de DIRDE et 27 000 ETP en R&D) complètent le podium, mais assez loin de l’Île-de-France.
Dernière remarque : on constate une surreprésentation de chercheurs et ingénieurs R&D par rapport à l’ensemble des effectifs de R&D dans certaines régions : Île-de-France (76 %), Occitanie (72 %), Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse (72 %), et Bretagne (71 %).